Episode Transcript
[00:00:00] Bienvenue sur le podcast de l'Église Ville. Bonne écoute. Ce que je vais apporter ce matin, c'est par rapport à une étude que je suis en ce moment sur Job et qui m'a permis de découvrir certaines choses qu'on ne comprend pas forcément bien dans la parole de Dieu, sur qui est Dieu.
[00:00:23] Et c'est vrai que le livre de Job, c'est un livre assez difficile à lire. La première fois que je l'ai lu, je n'ai pas vraiment compris grand-chose. Et les responsables que j'avais à l'époque m'avaient fait un petit résumé du livre. Pour faire un résumé un peu rapide, Job, c'est un homme juste qui va souffrir.
[00:00:43] Il y a des amis qui vont venir le voir pour le réconforter, mais ce qu'ils vont dire, ce n'est pas vraiment vrai. Et puis Dieu va répondre finalement aux questions de Job, et Job va être réhabilité, restauré.
[00:00:54] Voilà. C'est un résumé un peu grossier du livre de Job, qui est vrai d'une certaine façon. Mais c'est vrai que quand on lit nous-mêmes ce livre, parfois on se dit, mais c'est quand même pas facile. Moi, quand je lisais, Les premières fois, je me suis dit, mais vraiment, je ne comprends rien, à certains moments. Et puis, on me dit que ce que les amis de job disent, c'est faux, mais ça n'a pas l'air si faux que ça.
[00:01:17] Alors, c'est vrai que c'est un livre difficile pour plusieurs raisons.
[00:01:20] La première, déjà, c'est la façon dont c'est écrit. Si on commence le premier chapitre et le dernier chapitre de Job, c'est de la narration, c'est de la prose. Verset 1 du chapitre 1, « Il y avait dans le pays d'Utz un homme qui s'appelait Job ». Après, on va décrire qui est Job, on va placer les personnages qui vont apparaître, on est dans une histoire.
[00:01:39] Et puis vont venir des dialogues entre Job et ses amis, et là, le style d'écriture change complètement. Et en hébreu, c'est de la poésie.
[00:01:49] Alors, c'est de la poésie, ce qui n'est pas comme en français où on fait des rimes, on compte les syllabes. En hébreu, la poésie, c'est des parallèles, c'est des comparaisons, c'est des jeux de mots, c'est des références. Évidemment, ce n'est pas facile à traduire. Et donc, le rendu en français est parfois on va dire un peu moins bon que ce que c'était en hébreu, ce qui complexifie évidemment la lecture, puisqu'on va lire quelque chose qui a été traduit, traduire un jeu de mots, vous imaginez bien que ce n'est pas facile. On avait d'ailleurs lu avec Kat, il y a quelques semaines, un passage où, dans les annotations de nos Bibles, c'est marqué « il s'agit d'un jeu de mots ». Donc, on arrive à le faire sur certains passages. Mais c'est vrai que dans le livre de Job, comme tous les dialogues, en tout cas, sont écrits sur un thème de poésie, ce n'est pas possible de le rapporter. Et du coup, ça complexifie un peu le texte et on ne comprend pas forcément toujours très bien ce qui est écrit. En plus, dans le sein même de cette écriture, on rapporte un dialogue. Et dans ce dialogue, il y a des choses mélangées un peu de mensonge et de vérité.
[00:02:53] Je ne dis pas que la Bible ment, mais la Bible nous rapporte le dialogue de personnes qui parlent avec leur compréhension de Dieu. Et du coup, ça amène une énorme difficulté pour nous aujourd'hui, parce qu'il va falloir qu'on soit très attentif à ce qui est dit par les personnages, pour savoir si ce qu'ils disent, c'est vrai ou pas. Et c'est ça qu'on va regarder ce matin. Et la deuxième raison pour laquelle le livre de Job est un livre compliqué, c'est le thème abordé.
[00:03:23] Le thème est un thème difficile, l'homme juste qui souffre. Le juste souffrant, c'est quelque chose qui n'est pas exclusif à la Bible. Dans la littérature générale, il y a beaucoup d'histoires où il est question d'un homme juste qui souffre. La petite différence, c'est que dans la littérature extérieure à la Bible, Le juste qui souffre, il va devoir soit se surpasser, soit faire des offrandes à un dieu, soit il va recevoir une bénédiction miraculeuse d'une divinité quelconque et qui fait qu'il va être réhabilité. Il n'y a pas vraiment de morale, de leçons à tirer ou de quoi que ce soit. Ce qui, bien sûr, n'est pas le cas de la Bible, puisque Dieu ne nous transmettrait pas quelque chose s'il n'y avait pas un enseignement à en tirer.
[00:04:10] Mais ce n'est pas exclusif à Job le thème du juste qui souffre dans la Bible. D'autres personnes de la Bible en le mentionnent, par exemple David dans ses psaumes. Salomon dans les Proverbes. David, il dit pourquoi est-ce que je suis dans la détresse lorsqu'il est pourchassé par ses ennemis alors que je sers Dieu. Salomon le dit aussi dans les Proverbes, il dit mais...
[00:04:32] J'ai vu des méchants mourir entourés de plein de gens, de plein de richesses, et des justes mourir seuls et sans rien. Et donc, le juste qui souffre, c'est un thème qui est difficile. Parce que forcément, on va le projeter sur nous-mêmes. Et on ne sait pas comment répondre à cette question. Pourquoi ? Parce que tout le thème du livre de Job, c'est ce juste qui souffre. D'ailleurs, Job est juste, ce n'est pas juste simplement parce qu'il le dit lui-même, ce n'est pas parce que le narrateur de l'histoire nous le dit au début, c'est parce que Dieu le dit. Si vous lisez dans le premier chapitre, on ne va pas le lire, mais un peu plus loin, verset 8-9, Dieu lui-même dit « As-tu vu mon serviteur Job ? C'est un homme intègre et droit. » Donc le fait que Job soit un homme juste, ce n'est pas réfutable.
[00:05:29] C'est défini par Dieu, donc Job est juste. Mais il va souffrir.
[00:05:36] Alors pourquoi ? On va commencer par regarder quelques réponses que l'on peut avoir en tant qu'homme à la souffrance. Je vais assez vite passer sur deux des trois principales réponses proposées par le livre par les amis de Job. Les amis de Job vont venir le voir. Je fais une toute petite parenthèse, mais dans notre traduction, il est marqué qu'ils se mettent d'accord et qu'ils viennent.
[00:05:59] Ce n'est pas tout à fait ça, c'est ils viennent chacun d'un endroit différent. Ils ne peuvent pas trop se mettre d'accord avant de venir. En fait, c'est ils se mettent d'accord parce qu'ils se rencontrent en chemin. Et après, ils viennent voir Job. Mais bon, c'est de la traduction. Mais en tout cas, ils sont poussés, je pense qu'on peut sans trop s'avancer, dire par l'esprit, à venir réconforter Job quand ils entendent parler de ce qui se passe pour lui.
[00:06:21] Et je vais prendre dans l'ordre inverse de leur apparition, puisque l'argument principal, c'est celui du premier ami qu'on va étudier un peu plus longtemps. Le troisième ami de Job, c'est Zophar. Lui, il va apporter une première réponse, enfin une troisième réponse du coup à Job, à la souffrance qui est, on ne peut pas comprendre Dieu. Dieu est trop grand, il est trop haut, il est inaccessible.
[00:06:47] Ce n'est pas la peine de chercher à comprendre. Ce n'est pas la peine de chercher à réfléchir à ta souffrance. Et je dis à Job, tu te plains de ta souffrance, mais tu ne pourras pas avoir de réponse. Donc, en gros, souffre et tais-toi. Voilà. C'est un résumé un peu, mais si vous relisez les interventions de Zophar, c'est un peu ce qu'il dit. En gros, tu ne pourras pas avoir de réponse, arrête de te plaindre, souffre en silence.
[00:07:15] C'est d'une certaine façon de dire « je fais comme s'il ne se passait rien ». Une autre réponse à la souffrance, c'est le deuxième ami de Job qui l'apporte, c'est Bildad. Lui, il va dire « tout va finir par s'arranger plus tard ». C'est la procrastination et c'est le défenseur de cela. La procrastination, vous savez, c'est repousser au lendemain. Pour être plus précis, c'est repousser.
[00:07:41] c'est éviter l'élément qui permet de dénouer le problème pour pouvoir repousser l'ensemble au lendemain. Et donc c'est ça que Bildad, il va défendre comme point de vue, ça va finir par s'arranger. Donc là encore, arrête de te plaindre de ta souffrance, elle va passer, donc se laisse de côté. Et le premier ami de Job, Eliphaz, lui, il va apporter une réponse qui est, je dirais, qui va être plus intéressante pour nous ce matin.
[00:08:10] On va aller lire ce qu'il dit au chapitre 4 et au verset 7. Éliphas, c'est l'ami probablement le plus vieux des trois, puisque quand il y a le quatrième ami de Job qui va parler, il dit « j'ai attendu que les plus anciens parlent », donc à l'époque, c'était la tradition, on laissait parler les plus sages et les plus anciens d'abord, donc on peut supposer qu'Éliphas c'est ou le plus sage ou le plus ancien des trois amis de Job.
[00:08:35] Verset 7 du chapitre 4, Éliphas, il dit à Job. « Cherche donc dans ton souvenir, quel est l'innocent qui est mort ? Où a-t-on vu disparaître des hommes droits ? Pour ma part, voici ce que j'ai vu. Ceux qui labourent l'injustice et qui sèment le malheur en récoltent les fruits. Ils sont détruits par le souffle de Dieu, ils sont exterminés par le vent de sa colère. » Alors là, on a lu trois versets qui sont, je dirais, une sagesse populaire de l'époque.
[00:09:05] Donc, je vous ai un peu donné la réponse déjà à ce que Éliphas dit. Ce qu'il dit, c'est faux. Pourtant, ça nous semble pas mal. Ce que Éliphas défend, c'est ce qu'on appelle la doctrine de la rétribution. En termes simples, tout ce qui arrive, c'est le résultat d'une action passée.
[00:09:29] On a déjà vu mourir un juste, et après, celui qui sème le malheur récolte le malheur.
[00:09:36] Mais ça, ce n'est pas du tout biblique, en fait. Parce que, en l'occurrence, c'est une sagesse, je dirais, populaire, admise communément par plein de gens. Vous avez tous entendu des gens dire Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu ? Qu'est-ce que j'ai fait dans une autre vie ? Ou alors c'est le karma qui te frappe ? C'est des choses que vous entendez tous les jours, peut-être pas tous les jours, mais en tout cas vous entendez régulièrement. C'est quelque chose qui est répandu, que ce soit dans l'Église ou pas, à l'extérieur, enfin voilà, quelle que soit l'origine, quel que soit le pays, on entend ce genre de choses assez fréquemment.
[00:10:13] Et ça ne nous semble pas faux, parce qu'on se dit, après tout, à un moment Dieu dit au peuple d'Israël Si vous suivez mes commandements, vous prospérerez dans le pays que je vous offre. Et si, par contre, vous n'allez pas respecter mes commandements, vous serez chassé du pays, juste avant le passage du Jourdain. C'est les promesses que Moïse fait, enfin, en tout cas, ce que transmet Moïse au peuple avant de passer la main à Josué. Pourtant, il y a une énorme différence entre les deux.
[00:10:45] La différence entre, je vais dire, ce qu'on appelle la doctrine de rétribution et entre le commandement de Dieu, c'est l'ordre dans lequel on place les choses. Dans ce que Dieu dit au peuple d'Israël, dans ce que Jésus parfois même dit, on l'a lu également il n'y a pas très longtemps, en Jean V, qu'il guérit un paralysé, et il dit par « ne pêche plus de peur qu'il t'arrive quelque chose de pire », vous allez me dire, c'est une réaction.
[00:11:15] Qui donne l'ordre en premier ? C'est Dieu.
[00:11:20] Alors, vous connaissez les dix commandements, vous connaissez les lois, vous savez que Dieu a donné pas mal de consignes, d'ordres, de règles. Et c'est vrai qu'on utilise le terme commandement à tort. Dieu ne donne pas des commandements, il donne des conseils. Et lorsqu'il est écrit dans toutes nos Bibles, les dix commandements, c'est faux. Ce sont les dix conseils que Dieu donne.
[00:11:45] Parce qu'on oublie un petit détail. Dieu est souverain. S'il donne un ordre, on ne peut l'enfreindre. Un commandement, c'est quelque chose qu'il n'est pas, qu'il n'est pas possible d'enfreindre. Or, Dieu nous laisse notre libre arbitre. Et donc, même si on devrait utiliser le terme « les dix règles » ou « les dix conseils » que Dieu nous donne, Ça nous parle moins. On est faible en tant qu'humain, c'est notre nature. Et un conseil, c'est si j'ai envie. Bah, en fait, ouais. Dieu, il dit tu ne tueras point, mais il ne nous empêche pas de le faire. C'est vraiment si j'ai envie. Et c'est là, en fait, que va apparaître l'énorme différence entre la doctrine de la rétribution et le commandement de Dieu. Qui réagit à qui ? Lorsque Jésus dit aux paralytiques, lorsque Moïse transmet les consignes de Dieu au peuple, Dieu dit, et le peuple réagit en fonction. La doctrine de la rétribution, c'est Dieu réagit à ce que moi j'ai fait. Vous allez me dire comme ça, ça ne paraît pas très différent. La différence semble un peu subtile. La doctrine de la rétribution, c'est vraiment Dieu réagit à mes actions ou à mes paroles ou à ce que je vais faire, penser, dire. C'est je fais le bien, donc Dieu me bénit. Je fais le mal, donc Dieu me punit. Alors que ce que Dieu dit, c'est je te demande de faire ça, qu'est-ce que toi tu fais ? Ce n'est pas est-ce que Dieu réagit à moi, c'est moi qui réagis à Dieu.
[00:13:31] C'est vrai que ça semble proche, mais il y a beaucoup, beaucoup de versets qui nous expliquent pourquoi c'est la stricte vérité. On pourrait citer Jérémie 29, que vous connaissez tous, « Je forme pour vous des projets de paix ». Si Dieu réagit à ce que je fais, il ne peut pas former des projets puisqu'il réagit. Dieu prévoit, Dieu est avant nous. Et c'est une énorme erreur, et on le fait tous.
[00:13:57] de penser que la doctrine de rétribution est vraie. Penser que si je fais le bien, Dieu me bénit. Non. Si je fais ce que Dieu me dit, Dieu me bénit. Un élément, je dirais, plus facile pour comprendre l'importance de ça, croire dans la doctrine de rétribution, c'est rejeter le salut. Parce que le salut est donné par grâce. Ça veut dire que je ne le mérite pas.
[00:14:28] Et c'est la différence, et vous allez voir que là, la subtilité, elle est beaucoup moins fine, c'est la différence entre quelqu'un qui fait le bien pour mériter son salut et quelqu'un qui a compris qu'il a été sauvé et donc qui fait le bien. Et là, ce n'est quand même pas la même chose. Et là, on voit vraiment l'énorme écart qu'il y a entre les deux.
[00:14:53] Et ça, c'est le premier point, je reviendrai un peu dessus encore, mais c'est le premier point que l'on découvre lorsqu'on lit le livre de Job et qu'on l'étudie. C'est que Job et ses amis, particulièrement ses amis, mais Job aussi était convaincu que c'était ça, la façon d'agir de Dieu, la doctrine de la rétribution. Job ne vivait pas pour ça. Quand on lit le premier chapitre, on voit bien que ce n'est pas pour être béni, mais il considérait normal d'être béni parce qu'il était juste.
[00:15:23] Et je rappelle encore, c'est Dieu qui dit qu'il est juste, ce n'est pas lui-même.
[00:15:28] Donc, il y a une inversion sur un point essentiel, la souveraineté de Dieu. Dieu ne réagit pas à mes actions, c'est moi qui réagis aux paroles et aux ordres de Dieu. Et j'utilise volontairement le mot ordre ou commandement parce que c'est, comme je disais, plus facile pour nous d'intégrer l'importance, le poids qu'il y a.
[00:15:53] Et cette inversion, en fait, on replace l'homme au-dessus de Dieu. Et ça, c'est grave, parce que Dieu réagit à l'homme, donc l'homme est au-dessus. Pourquoi est-ce que c'est quelque chose qui est très répandu ? Je disais, même nous, qui d'entre nous n'a jamais, à un moment où il y a quelque chose qui se passe, on ne s'est jamais dit, ah, est-ce que j'ai fait quelque chose qui déplaît à Dieu ? On a spontanément cette idée.
[00:16:20] Alors que la vraie question, c'est, est-ce que Dieu m'a demandé quelque chose que je n'ai pas fait ? Vous voyez ? C'est toujours, ça semble subtil, mais rapporté au salut, on voit tout de suite que non, ce n'est pas si fin que ça, l'écart est énorme. Mais c'est vrai qu'en tant qu'homme, on a besoin de se projeter sur des choses qu'on connaît, de se faire des images de choses dont on a l'habitude. Et quand on imagine Dieu qui nous voit, on l'a chanté, on l'a parlé, il nous voit avec des yeux, On imagine Dieu qui nous entend, il a des oreilles et il nous entend. Quand on lit des prophéties ou l'Apocalypse, on imagine Dieu avec sa colère comme quelqu'un qui bout de colère là, qui est en train de monter de plus en plus. Et à un moment, sa colère va exploser et comme c'est Dieu qui est tout puissant, ça va faire des dégâts. Mais non, ça ne s'est pas écrit du tout dans la Bible.
[00:17:10] Ni que Dieu a des yeux et qu'il nous regarde, ni que Dieu a des oreilles et qu'il nous entend. On imagine Dieu un peu comme le Zeus dans Hercule, le dessin animé, un gros bonhomme un peu sympathique avec une barbe et puis des fois il est souriant et des fois il est en colère. Qu'est-ce qu'on fait en fait ? On crée Dieu à l'image de l'homme. Et ça, c'est grave aussi. C'est même presque plus grave. Et pourquoi est-ce qu'on fait ça ? Parce qu'on comprend mal.
[00:17:40] On comprend mal la Bible, on comprend mal certaines choses, on comprend mal ce verset qui dit que Dieu a créé l'homme à son image. Je vais vous prendre un petit exemple qui va vous expliquer tout ça.
[00:17:52] Ça, c'est une pomme. Elle est rouge, jaune, un peu orange, plutôt de belle taille, elle semble mûre.
[00:18:03] Elle pourrait être plutôt marron, plutôt verte. Il y a plein de variétés, vous connaissez un peu tout ça. Si on l'accueille très tôt, elle est plus petite et toute verte. Si on ne l'accueille pas ou si on la laisse pourrir, elle va devenir toute noire. Mais c'est une pomme. Vous savez que c'est une pomme.
[00:18:21] Ça, ce n'est pas une pomme. Vous connaissez peut-être le côté artistique. Ceux qui ont fait l'école d'art connaissent. Je ne sais plus quelle était la première peinture La pipe, oui, c'est ça. Ceci n'est pas une pomme. Ceci, c'est une image de pomme. Pourtant, vous savez que c'est une pomme qui est représentée. Elle pourrait avoir d'autres aspects. Vous mettez les deux côte à côte, vous voyez le lien qu'il y a entre les deux. Mais par contre, la différence, elle est infranchissable. Le dessin représente une pomme complètement rouge, même si celle-là, elle ne l'est pas complètement, ça passe.
[00:19:04] Là, c'est un peu pareil pour nous et Dieu. On a été créés à l'image, et j'irai volontairement un peu plus loin, à partir de l'image de Dieu. La différence entre nous et Dieu, elle est aussi infranchissable que la différence entre cette pomme et cette photo. On voit le lien, on voit la ressemblance, mais on ne peut pas superposer les deux, ce n'est pas possible.
[00:19:29] On a besoin de se représenter les choses, mais soyons très attentifs, quand on fait cela, à ne pas représenter Dieu à notre image.
[00:19:41] Et ça, c'est une des raisons aussi pour laquelle, eh bien, dans ces situations de réaction à la souffrance, comme dans l'histoire de Job, on ne comprend pas. Et Job, il est perdu parce qu'il représente Dieu comme il le...
[00:19:55] on a la portée de sa connaissance, et il a une connaissance partielle.
[00:20:00] Il n'est pas littéralement membre du peuple d'Israël à l'époque. Certains commentaires disent que Job est un descendant de Jacob, un petit-fils ou arrière-petit-fils de Jacob. Après, certains disent qu'il était plus ancien, qu'il était plus avant la période de Noé. Peu importe. En tout cas, il est dans une situation où il n'est pas avec toutes les cartes en main. Il n'y a pas de Bible.
[00:20:23] Et donc, il le dira lui-même d'ailleurs à la fin, j'avais entendu parler de Dieu et maintenant je l'ai vu. Il y a eu une progression. Mais il se représente Dieu en fonction de ce qu'il connaît, en fonction de ce qu'il sait. Et soyons attentifs, nous qui avons la Bible, de ne pas faire de mauvaises représentations justement de Dieu. Nous ne sommes pas Dieu et Dieu n'est pas nous, dans le sens comme nous.
[00:20:51] Peut-être que si on voit Dieu, on va dire, ah oui, je vois à peu près la ressemblance. Comme des fois, on dit à un enfant, c'est vrai qu'il ressemble plutôt à son père ou à sa mère, mais ce n'est pas la même personne. Et soyons vraiment attentifs à cela, parce que ça apporte une troisième confusion, c'est qu'on oublie beaucoup, beaucoup, que Dieu est souverain et qu'il n'y a qu'un Dieu.
[00:21:18] Ça paraît fou de dire ça, mais malheureusement, beaucoup de chrétiens ne pensent pas de manière consciente qu'il y a plusieurs dieux. Il y a Dieu du bien éternel, le Tout-Puissant qui domine sur tout, et il y a le dieu du mal sur terre, Satan, qui fait ce qu'il veut. Non, il n'y a que Dieu, point. Et tout est soumis à Dieu.
[00:21:44] On en a d'ailleurs la preuve absolue dans ce passage de Job qui nous dit, au début du chapitre, que Dieu permet à Satan. Il n'y a rien qui ne soit soumis à la volonté de Dieu. Et ça par contre, c'est quelque chose qu'on a du mal également, surtout dans ce thème de Job du juste qui souffre. Pourquoi Dieu me fait souffrir ? Puisque tout est soumis à la volonté de Dieu, si je souffre, pourquoi Dieu me fait souffrir ? Et c'est d'ailleurs la question principale de Job.
[00:22:14] En lien, bien sûr, à ce que je disais, sa conviction que la doctrine de rétribution est vraie.
[00:22:20] Alors, pourquoi est-ce que je souffre ? Pourquoi Dieu me fait souffrir ? Certaines personnes vont vous donner des réponses, on en a déjà vu trois. Fais comme si de rien n'était, patiente un peu, ça passera. Ou tu souffres parce que tu es pécheur. C'est littéralement ce que Éliphas dit à Job. Arrête de te dire juste, tu souffres. C'est que tu es pécheur. C'est que tu n'es pas juste, point.
[00:22:42] Pourtant, comme je le disais, Job est juste non pas de lui-même, mais Dieu le dit. D'autres personnes vous diront, Dieu en fait a quitté le monde, maintenant c'est le diable qui règne ici, c'est pour ça qu'il y a de la souffrance. Alors non, on l'a vu, ce n'est pas possible. D'autres vous diront, Dieu fait de la providence collective, il gère la masse, du grand volume.
[00:23:03] Donc forcément, dans le lot, pas de bol, ça tombe sur toi. C'est pareil, ça c'est complètement pas biblique, je ne prendrai pas le temps de revenir là-dessus. Par contre, il y a une autre réponse qu'on entend de temps en temps qui, pour le coup, est plutôt vraie. Pourquoi est-ce que je souffre ? Parce qu'il y a le péché. Ça c'est vrai. C'est d'ailleurs même la base de pourquoi je souffre.
[00:23:28] Alors, je vais vous poser une petite question. Qu'est-ce que c'est le péché ? Comment vous définiriez le péché ? Est-ce que quelqu'un peut me proposer une définition simple ? Pas tout à fait. La base du péché, on va dire.
[00:23:52] Oui, ce sont de bonnes réponses tout ça.
[00:24:00] Le choix ? On est plus proche encore. Le péché, c'est quoi ? Le tout premier péché, c'est lequel ? Ce qui a amené le premier péché, c'est d'être séparé de Dieu. C'est ce qui a amené...
[00:24:15] C'est la conséquence, en fait, il y a un lien entre les deux. Le premier péché, effectivement, c'est ce qui a été dit, le rejet de Dieu, le choix de faire quelque chose soi-même qui sépare l'homme de Dieu. Et donc, la première conséquence du premier péché, ça a été la séparation entre Dieu et l'homme. Et on peut résumer, finalement, le péché comme étant la séparation, et je vais utiliser un terme général, des intimes.
[00:24:41] Dans le jardin, Dieu marche avec l'homme. Dieu enseigne l'homme et la femme, bien sûr. Parce qu'on a dans nos Bibles un balayage très rapide où Dieu crée l'homme, crée la femme et paf, la chute. On n'a pas de temporalité, même s'il y a du temps probablement, puisqu'il est dit que Dieu marchait tous les jours avec l'homme et la femme et qu'il les enseignait. Donc, il venait tous les jours marcher avec l'homme.
[00:25:07] Ils étaient proches, et c'était ce que Dieu voulait, une relation de proximité, une intimité. Et le péché, c'est cette séparation qui va avoir lieu entre Dieu et l'homme. C'est la séparation au sein du couple, Adam et Ève. Au début, c'est un. Et puis, attends, c'est la femme que tu as mise à côté de moi, qui m'a filé le truc. On n'a pas été loin quand même. La séparation dans les familles, Cain et Abel.
[00:25:33] On peut mettre Jacob et Esaü, Joseph et ses frères. Enfin, il y en a des exemples dans la Bible.
[00:25:37] La séparation des intimes, des amis. Dans l'histoire de Job, la séparation d'avec ses biens, d'avec sa situation sociale, d'avec ses amis, les autres, d'avec sa famille, d'avec sa santé. Le péché qui est la source de la souffrance, c'est la séparation.
[00:26:01] Alors oui, effectivement, Cette séparation, elle est liée au péché. Mais pourquoi est-ce que je souffre ? Parce que finalement, on souffre parce qu'il y a le péché. Mais pourquoi Dieu permet cette souffrance ? On va aller un tout petit peu plus loin, Job 5, au verset 17. Et j'ai choisi volontairement ce passage que Éliphas prononce également. Tout à l'heure, on a vu Éliphas qui définissait la doctrine de rétribution, qui est complètement à côté de ce que la Bible nous dit, enfin en tout cas enseigne.
[00:26:35] C'est sa compréhension des choses. Là, il va prononcer des paroles qui sont pour le coup beaucoup plus proches, voire même une vérité essentielle de la Bible. « Il est heureux l'homme que Dieu corrige, ne rejette pas l'instruction du Tout-Puissant. En effet, c'est lui qui inflige la blessure, mais il la soigne. Il frappe, mais c'est sa main qui guérit. » J'aime particulièrement ce passage.
[00:27:01] parce que la traduction en second 21 est plutôt bonne, en tout cas sur le début du verset. Mais avant de détailler ce qu'on vient de lire, je voudrais apporter un autre point de confusion qui a eu lieu, qui est moins vrai aujourd'hui, mais pendant des années.
[00:27:16] Ces premiers mots, dans les anciennes versions, la Louise II et les anciennes encore, on n'utilisait pas le mot « corrige » traduisé par « châtie ». Il est heureux, l'homme, que Dieu châtie. Et on était dans de la punition violente.
[00:27:28] Et ça, avec d'autres passages de l'Ancien Testament et certains du Nouveau Testament, en particulier le Sermon sur la montagne, a donné lieu à une abomination de dire « Réjouis-toi quand tu souffres ». Et ça a mené à des personnes qui se fouettaient eux-mêmes pour se perdre. « Réjouis-toi quand tu souffres », c'est à l'opposé de tout ce qui est écrit dans tous les livres de la Bible. Ça rejette la compassion.
[00:27:54] prenez soin les uns des autres. Ça rejette tout ce que Jésus et Paul disent sur « pleure avec celui qui pleure », sinon c'est « réjouis-toi quand tu pleures ». On est bien d'accord que ça ne marche pas.
[00:28:02] Voilà, donc ça c'est quelque chose, il faut vraiment le mettre de côté. C'est d'ailleurs quelque chose qui irrite beaucoup les Juifs, qu'on ait corrompu l'Ancien Testament pour lui faire dire le contraire de ce que Dieu dit. Parce que dès le début, Dieu dit qu'il est là pour nous, qu'il est là pour nous soutenir, qu'il nous accompagne dans la détresse, et pas « réjouis-toi quand tu souffres ». Donc ça c'est quelque chose d'important.
[00:28:24] qui est moins vrai quand même aujourd'hui où on est plus dans la doctrine de la joie et de la prospérité et plus que dans la souffrance. Mais je pense que c'est important de le souligner.
[00:28:37] Donc pour revenir au verset 17, j'aime beaucoup cette traduction qui dit « Il est heureux l'homme que Dieu corrige ». On a justement une institutrice, lorsqu'elle donne un exercice, qu'elle va corriger un exercice, ça veut dire quoi ? Qu'il y a eu une consigne.
[00:28:53] Il faut faire quelque chose, donc on donne une consigne et on va corriger en fonction de la consigne qui a été donnée. La consigne, elle place une limite de la façon de résoudre le problème. Est-ce que vous voyez un peu le lien avec ce qu'on a dit juste avant ? La consigne, elle a été donnée et on réagit à la consigne. L'homme que Dieu corrige, ça veut dire qu'il a écouté ce que Dieu a dit. Donc, je réagis à Dieu.
[00:29:22] et pas Dieu réagit à moi. On n'est pas dans la doctrine de rétribution. Et c'est d'ailleurs assez intéressant parce que celui qui parle ici croit dans la doctrine de rétribution. Vous allez voir après le fond. S'il y a une correction de quelque chose, c'est qu'il y a un enseignement. Et d'ailleurs, ça va tout à fait avec la suite du verset, ne rejette pas l'instruction du Tout-Puissant ou l'enseignement du Tout-Puissant, peu importe.
[00:29:48] situation, on est dans, on va dire, de l'éducation ou de l'enseignement général de Dieu vers l'homme. Donc, on a un homme qui écoute et Dieu qui corrige les erreurs. La suite du verset, elle est pour le coup moins bien, enfin le verset 18 est moins bien traduit. Si on lit juste les mots qu'il y a écrits en hébreu, on aurait en effet « il blesse, soigne, frappe, guérit ». Tout le reste, c'est des mots qui sont rajoutés pour faire une phrase.
[00:30:15] La subtilité, c'est que le « il » dans la version hébreu ne réfère pas forcément à Dieu.
[00:30:22] Alors, vous allez me dire, et si l'instruction, c'est féminin ? Oui, si vous mettez l'enseignement, c'est masculin. Et c'est là toute la beauté du texte biblique. On rapporte des paroles prononcées par un homme, et l'iphase, il dit, lui, sous l'idée de la doctrine de rétribution, c'est Dieu qui blesse, c'est Dieu qui soigne, c'est Dieu qui frappe, c'est Dieu qui guérit.
[00:30:43] Ce que Dieu nous dit, C'est mon enseignement qui blesse, c'est mon enseignement qui soigne, c'est mon enseignement qui frappe, c'est mon enseignement qui guérit. Et ça fait beaucoup plus sens avec ce qu'il y a dans le reste de la Bible. Si on reprend cet exemple du problème, de l'exercice, il y a une consigne et il y a une correction de l'exercice. La consigne, elle met des limites.
[00:31:11] Jésus nous dit « prenez sur vous mon jug, car mon jug est léger ». Le jug, c'était, vous connaissez je pense, un objet qu'on place sur, et dans le mot que Jésus utilise, un attelage.
[00:31:26] Donc déjà, c'est important de savoir que le terme que Jésus utilise lorsqu'il dit « prenez sur vous mon jug », t'attelage, autrement dit, avec moi. C'est un jug pour au moins plusieurs animaux, ce n'est pas quelque chose de simple. Donc Jésus dit vraiment « prenez sur vous mon jug », Avec moi. Mais le jug, l'objet, c'est quelque chose qui canalise un attelage, de bœuf, de chevaux, peu importe, pour l'obliger à aller dans une direction.
[00:31:55] Il limite la liberté de l'animal pour une tâche précise.
[00:32:00] On a beaucoup, beaucoup de choses à tirer de ce passage puisqu'on pourrait également rappeler que, les atelages, on mettait un animal plus âgé et un plus jeune pour avoir la vigueur du jeune et la sagesse du plus âgé qui a l'habitude de l'exercice, etc. Vous avez plein, plein de comparaisons qu'on peut faire avec ce que Dieu nous dit. Mais c'est un joug qui va bloquer l'animal. Il ne peut pas faire ce qu'il veut, il ne peut pas courir partout, il va avoir une tâche à accomplir dans une direction. Et cette limite, cette souffrance, Elle est là pour guider. Ça va être une entrave par rapport à quelque chose comme une liberté, comme quelque chose d'intime, de trop intime, de trop souhaité comme tel, qui va bloquer. Et c'est comme ça que Dieu va nous enseigner.
[00:32:52] Alors, bien sûr, ce n'est pas la seule façon, mais parfois il va devoir recourir, comme pour Job, à cette souffrance, cette séparation avec quelque chose qui, comme je le disais, soit prend trop de place, soit quelque chose auquel on aspire, mais ce n'est pas ce que Dieu voudrait, quelque chose qui nous gêne pour nous amener dans une direction, vers quelque part où Dieu a prévu.
[00:33:17] Alors, Dieu va nous enseigner de plusieurs façons.
[00:33:20] Marc nous l'a bien montré ce matin. On va étudier la parole de Dieu. Nous, on l'a. Quand j'étudie la parole de Dieu, qu'est-ce que je fais ? Je lis un texte.
[00:33:32] On va prendre l'exemple des trois questions qu'on fait de temps en temps. Ça, c'est une très bonne méthode à travers laquelle Dieu nous enseigne. On lit un texte et je regarde et je dis, qu'est-ce que j'apprends sur Dieu ? Qu'est-ce que j'apprends sur l'homme ? sur moi, en gros, puisqu'à la fin, je me dis qu'est-ce que je tire comme conclusion pour moi-même. Ça, c'est se regarder.
[00:33:53] Alors, il y a un mathématicien et philosophe, Descartes, qui a dit, vous ne pouvez pas être à la fois l'homme qui regarde le passant depuis sa fenêtre et le passant qui regarde l'homme à sa fenêtre.
[00:34:04] Vous allez me dire, ce n'est pas très, très profond comme truc. Avec Dieu, on peut.
[00:34:10] C'est ce que Dieu fait là, en fait, avec Job. C'est ce que Dieu fait avec nous quand on fait ces trois questions. Je lis un texte et je me regarde moi-même. Je suis à la fenêtre et je me regarde marcher dans la rue et je me dis qu'est-ce que je dois faire ? C'est ça. Et Job, c'est ce qui va se passer. Job, il est confronté à une situation qu'il ne comprend pas. Il est confronté à des amis qui viennent lui apporter des arguments.
[00:34:36] Si on creuse un peu, il lui remet un peu plein la tronche quand même.
[00:34:41] Parce que le premier ami qui parle c'est « tu dis que t'es juste mais en fait c'est pas vrai ». Comme réconfort ça peut être mieux. Mais en tout cas il est confronté et surtout il est confronté à lui-même parce qu'il ne comprend pas pourquoi ce qu'il croit ne fonctionne pas.
[00:34:59] Et il est obligé de se regarder et de se remettre en question et d'essayer d'avancer.
[00:35:06] Parfois, notre enseignement passe par cette étude personnelle d'un temps de la parole de Dieu, parce qu'on a le privilège de l'avoir à disposition. Parfois, Dieu a besoin de mettre justement cette souffrance, cette limite, ce frein, cette entrave qui gêne. Et là, comment est-ce qu'on réagit ? Est-ce que je rejette ? Est-ce que je fais comme si de rien n'était ? Est-ce que j'abandonne ? Est-ce que je me confronte ? Comment est-ce que je réagis ? Et parfois, et parfois Dieu parle, comme ce qui va se passer dans l'histoire de Job. Dieu va lui parler directement.
[00:35:51] Alors, bien sûr, tout ça, ce n'est pas...
[00:35:55] Une réponse universelle à la souffrance. On est dans un contexte du juste qui souffre inutilement. Il y a des choses qui sont, entre guillemets, je dirais, physiques. Si vous prenez un caillou, que vous le jetez au-dessus de votre tête et que vous ne bougez pas, il va vous retomber dessus. Vous allez avoir mal, c'est comme ça. C'est de la conséquence, on va dire.
[00:36:15] Il y a des choses que l'on aura comme explication à travers un enseignement, une méditation. Il y a des moments où Dieu va devoir mettre cette souffrance, ce lien, parce qu'on part dans la mauvaise direction ou parce que ce dont il faut être séparé est trop intime, est trop attaché à nous-mêmes. Parfois, et Jésus le dira lui-même, il n'y a pas d'explication et on n'en aura pas.
[00:36:44] Mais je pense qu'il faut être très attentif à la façon dont on réagit à la souffrance. Quelle est la première question que je me pose ? Est-ce que je me dis, j'ai fait quelque chose et Dieu me punit ? Ou est-ce que je me dis, est-ce que Dieu m'a demandé quelque chose que je n'ai pas fait ? Ce n'est pas pareil. Voilà pourquoi, comme dans cette histoire, qui est une histoire vraie quand même, Job souffre. Pourquoi l'homme juste souffre ? Et pour revenir encore à notre question initiale, pourquoi le juste et pas le méchant ? Salomon, David, Job se posent cette question. Pourquoi ? C'est peut-être une réponse un peu simpliste, mais ça reprend le thème de l'éducation. Qui pose une limite ? Celui qui enseigne ? On a l'exemple parfait de Dieu pour faire la comparaison avec des parents qui éduquent leur enfant. Un parent qui met des limites à son enfant, c'est qu'il l'aime, même si ça a donné lieu à des phrases un peu borderline comme « ce qui aime bien châtie bien ». Mais celui qui aime son enfant met des limites. Un parent qui ne met pas de limites, ce n'est pas de l'amour, c'est de l'abandon.
[00:38:09] Et ça, ça a été une vérité populaire pendant des années, voire des siècles, même si malheureusement ces derniers temps, ça a tendance à se perdre. Celui qui ne met pas de limite n'aime pas. Pourquoi Dieu perdrait son temps avec quelqu'un qui l'a déjà rejeté ? C'est un peu violent de dire ça comme ça, mais d'une certaine façon. On n'est pas dans la doctrine de rétribution. Ce n'est pas Dieu qui réagit à ce que je fais.
[00:38:39] Et moi, je réagis à ce que Dieu dit. Si j'ai déjà rejeté, la question est réglée. Et j'ai bien aimé ce qui a été dit tout à l'heure par rapport au chant qu'on a chanté, parce que c'était un peu ma conclusion. On chante, je te donne ma vie. Soyons attentifs à ce qu'on chante, parce que Dieu nous prend au sérieux.
[00:39:10] Et Dieu, lui, il n'oublie pas. Dieu nous aime, individuellement, il ne fait pas de la gestion de masse, personnellement, chacun. Dieu nous a déjà sauvés, on a juste à l'accepter. Dieu nous a donné des consignes, elles sont écrites. Dieu nous donne la possibilité de réfléchir à ce qui est écrit. Dieu nous donne l'opportunité de nous regarder nous-mêmes, marcher dans la rue. Parfois, il permet une souffrance pour nous amener en dehors d'un chemin qui n'est pas le bon, comme ce joug sur l'attelage pour le garder dans la ligne droite, dans la bonne direction, vers les projets de paix qu'il a fait. Si je dis adieu, je te donne ma vie, il te prend au sérieux. Attention ! parce qu'il peut la reprendre, justement, si tu lui as donné. Et ça, c'est quelque chose qu'il n'oubliera pas. Si tu rejettes Dieu, il dit ok, je te laisse tranquille. Alors oui, peut-être que tu ne souffriras pas, au moins, ou différemment, ou en tout cas, ta souffrance, elle aura l'origine de la conséquence de ton rejet. Mais si tu cherches à être juste, Parfois, tu vas souffrir, parce que Dieu aura besoin de ça pour te ramener dans la bonne direction. Voilà ce que j'avais à vous partager ce matin. Et vraiment, les points importants, rappelons-nous toujours que Dieu est souverain.
[00:41:00] Il est au-dessus. Il permet des choses, oui. Ce n'est pas forcément agréable, mais il est souverain. Et la question que je dois me poser lorsque quelque chose se passe, ce n'est pas qu'est-ce que j'ai fait pour que Dieu me punisse, c'est qu'est-ce que Dieu m'a demandé de faire que je n'ai pas fait.
[00:41:16] Et peut-être que, comme Job, je suis juste et je n'ai rien fait de mal. Pourtant, la souffrance vient parce que Dieu a besoin de ça pour m'amener ailleurs, au-delà, plus loin.
[00:41:28] Et c'est la conclusion que Job aura de cette histoire. Avant, j'avais entendu parler de Dieu, mais maintenant je l'ai vu. Et là, Job est réhabilité. Vous venez d'écouter le podcast de l'Église Vie. À bientôt.